La newsletter qui bouscule la France par Richard Werly |
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Evangiles, identité et République
L'image restera comme l'illustration du fossé qui séparait le pape François d'une certaine France, cette si turbulente fille aînée de l'Eglise où les scandales sexuels du clergé, l'affaire Bétharam et les fautes de l'abbé Pierre occupent le devant de la scène médiatique. Le 15 décembre 2024, le défunt pape est à Ajaccio, en Corse, où les fidèles l'attendent massés sur son passage. Le souverain pontife argentin, disciple de Saint François d'Assise, a tenu à répondre à l'invitation d'un de ses protégés franciscains, le Cardinal François Bustillo. Une semaine plus tôt, la réouverture en grande pompe de Notre-Dame de Paris, incendiée en avril 2019, s'est faite en son absence. Les chefs d'Etat ou de gouvernement présents n'ont pas eu leur audience pontificale. Basta! Ce pape assumait sa vision des Evangiles et de la République.
On connait le débat qui, en France, prévaut au sein d'une Eglise catholique divisée entre son aile progressiste et le camp conservateur, de plus en plus puissant. C'est cet affrontement idéologique et clérical que le pape François n'a pas voulu trancher. En évitant soigneusement le débat récurrent sur l'identité et les «racines chrétiennes».
Etait-il possible, pour un prélat argentin qui a connu la dictature militaire, de ne pas prendre ses distances avec une laïcité accommodée à toutes les sauces, et érigée désormais en mur absolu pour contrer l'influence de l'Islam? François croyait en l'homme, beaucoup moins dans les institutions, y compris (surtout) la curie romaine qu'il avait entrepris de réformer sans y parvenir autant qu'il l'aurait voulu. «Les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues. C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation», avait-il rappelé à Marseille, lors de sa messe géante de septembre 2023 célébrée au stade Vélodrome. La voix des Evangiles. Face à l'ordre et aux contraintes électorales de la République.
Bonne lecture, au son de la terre corse!
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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| Le Premier ministre François Bayrou a présidé le 15 avril une grande conférence sur les finances publiques. Objectif: identifier 40 milliards d'euros d'économies obligées pour le budget 2026. Sauf qu'il faudrait dépenser beaucoup moins. |
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| La recrudescence des attaques contre les prisons en France prouvent une offensive organisée. La police n'exclut pas une campagne d'intimidation des «Narcos» pour éviter l'isolement des trafiquants. |
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| Enfin! Pour les Européens, les discussions qui ont eu lieu à Paris jeudi 17 avril sur la paix en Ukraine signifient qu'ils sont de retour au centre du jeu. Vrai? Pas si sûr, car ils n'ont pas beaucoup de cartes en main. |
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| Peut-on encore parler d'identité nationale en France? Et si oui, comment le faire sans raviver la colère anti-immigration? Vu de Suisse, la réponse semble naturelle. L'identité helvétique est débattue et questionnée. Notre podcast Helvetix Café s'empare du sujet. |
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L'Italie, cette nouvelle France |
D'accord, c'est exagéré. Et les comparaisons ne valent pas raison. Mais franchement: à l'heure du décès du pape François, l'Italie de Giorgia Meloni n'est-elle pas en train de donner une leçon de diplomatie à la France d'Emmanuel Macron? Prenez les deux rapports qui, ces derniers mois, alimentent le débat sur l'avenir de l'Union européenne (et les efforts à faire pour qu'elle ne sombre pas). L'un est signé Enrico Letta. L'autre est signé Mario Draghi. Tous deux sont anciens présidents du Conseil italien. Tous deux ont eu le courage de chiffrer, noir sur blanc, le montant des investissements indispensables pour éviter le naufrage du paquebot Europe. Deux héritiers du Français Jean Monnet!
Et puis il y a Giorgia. Une dirigeante qui a grandi dans les effluves détestables du néofascisme, avant d'être happée et éduquée par Silvio Berlusconi. Résultat? Une Première ministre italienne nationaliste et pragmatique qui pourrait bien réussir à faire de Rome la tête du pont transatlantique qu'elle ambitionne d'incarner. Une cheffe du gouvernement qu'Emmanuel Macron a eu tort de considérer, à ses débuts, comme une ingénue transalpine facile à marginaliser. Résultat: le président français se retrouve pris en étau par un duo féminin fatal, car Giorgia a compris que sa meilleure alliée, à Bruxelles, est Ursula von der Leyen, pressée, elle aussi, de s'émanciper du locataire de l'Elysée.
Regardez aussi la créativité littéraire italienne. Des livres qui parlent au monde au lieu de se regarder le nombril et de romancer à la pelle des histoires familiales, spécialité des romanciers français. L'Italie, cette nouvelle France? |
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| SUR BFM BUSINESS, LES MILLIARDAIRES SONT-ILS ANTIEUROPÉENS? |
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| SUR FRANCE INFO, LE COUT D'UNE TRÊVE EN UKRAINE |
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| SUR LCI, L'ACTU INTERNATIONALE EN DIRECT |
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| SUR FRANCE 24, LES PRISONS FRANÇAISES ATTAQUÉES |
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Abbé Pierre, les faits et l'héritage
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Je n'ai pas encore lu l'enquête que viennent de consacrer à l'Abbé Pierre les journalistes Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin. Est-il accablant de révélations sur les errements personnels et sexuels de ce prêtre qui, pendant 50 ans, incarna la lutte contre les inégalités en France? Oui, si j'en crois les premiers compte-rendus. Je vais donc entamer sa lecture, au moment où la question des violences dans l'Eglise catholique est assurée de resurgir après le décès du pape François. Sur ce sujet, ce dernier avait tenu à l'écart les collectifs de victimes françaises de prêtres et d'éducateurs catholiques, tout en exigeant de son clergé toute la vérité.
Son successeur ouvrira-t-il les archives du Vatican sur l'Abbé Pierre? Mon opinion n'a pas changé. Je l'écrivais dans Blick le 9 septembre 2024. «Crucifier l’Abbé Pierre, débaptiser les foyers qui portent son nom – y compris en Suisse où il fut exfiltré en Suisse par la hiérarchie catholique à la fin des années 50 pour faire oublier certains abus précoces – ne rendra pas justice à celles que l’homme de foi a offensé et violenté. Au risque d’oublier le courage. La volonté. L’exemple qui, chez tous ceux ne connaissaient pas sa face sombre, demeure une tranche de vie et d’action éloquente, dans des sociétés où les plus pauvres sont encore aujourd’hui broyés, parfois abandonnés sous nos yeux de témoins trop souvent égoïstes.»
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| «Abbé Pierre, la fabrique d'un Saint» Laetitia Cherel et Marie-France Etchegoin (Ed. Allary) |
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