La newsletter qui bouscule la France par Richard Werly |
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Hanouna, the «Apprentice» président
Un écran noir. Finies, les grands-messes pour les «fanzouses», ces supporters télévisuels que Cyril Hanouna a depuis des années transformés en armes de soutien massif sur les réseaux sociaux. La chaine C8 disparaitra ce 1er mars, et avec elle le rendez-vous rituel du soir, ce «Touche pas à mon poste» suivi quotidiennement par environ deux millions de téléspectateurs.
Je ne vais pas vous mentir. Je me fiche pas mal du sort télévisuel de Cyril Hanouna, que j'ai dans le passé à la fois traité de «caïd cathodique» (ce qui est absolument vrai au regard de ses tactiques d'intimidation permanente) et de «parrain féroce et habile» lorsqu'il menait ses interviews politiques avec un réel talent, dans «Face à Baba». Désolé pour ses fans donc, mais je ne vais ni pleurer, ni critiquer ici la décision de l'Arcom, l'Autorité française de l'audiovisuel supposée indépendante. Je dis bien «supposée»...
Je suis davantage perturbé par le ressentiment de l'animateur. Par la manière dont il prend à témoin son public, affirmant qu'il est victime d'une purge menée par la gauche. Par l'offensive tous azimuts des médias de droite du groupe Bolloré (l'employeur-milliardaire d'Hanouna et son partenaire en affaires) sur le thème «la liberté est bafouée». Parce que je pense aussitôt à Trump, à Musk, et aux Etats-Unis où le héros du show de TV réalité «The Apprentice» est revenu à la Maison-Blanche. Un caïd-bateleur qui adore dire (en français) «You are fired» (vous êtes virés) à ses invités, mais ne supporte pas, lui, d'être viré. Ça ne vous rappelle pas quelqu'un? Bonne lecture, dans notre univers impitoyable!
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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| Une nouvelle réunion des dirigeants européens sur la défense a été organisée le mercredi 19 février à Paris. Emmanuel Macron avance ses pions. Avantage: Trump l'épargne alors qu'il pilonne l'Allemagne. |
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| Richard Ferrand est un ami très proche d'Emmanuel Macron, qui vient de le nommer président du Conseil constitutionnel. Le Rassemblement national (RN) a laissé faire malgré de fortes oppositions. Est-ce grave? |
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| La Cour des comptes a rendu son verdict jeudi 20 février. Le gouffre financier du système de retraites français n'est pas aussi profond qu'annoncé par le gouvernement. Environ 15 milliards manqueront dans dix ans. Crédible? |
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| Le moment est parfait pour écouter Helvetix Café, le podcast de Blick consacré à la France. Emmanuel Macron était lundi 24 février face à Donald Trump, dans son bureau ovale. Alors? |
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Il y a deux manières d'apprécier la décision de Jordan Bardella de quitter, sans avoir prononcé son discours prévu, le forum de l'internationale réactionnaire CPAC qui vient de se tenir à Washington. La première est de saluer son jugement politique. S'exprimer dans un forum où Steve Bannon, redevenu conseiller occulte de Donald Trump, effectue sans aucune honte un salut fasciste devant son audience, aurait pris la forme d'une bombe à retardement. Les images auraient jalonné sa (potentiellement longue) carrière. Bardella, le fils d'immigrés, qui a grandi à Saint-Denis en banlieue parisienne, juste à côté de Drancy (ville où vécut Eric Zemmour), point de départ des trains remplis de juifs promis à l'extermination en 1944-1945, a donc fait le bon choix.
La deuxième façon d'aborder ce retrait de Jordan Bardella est de constater la manœuvre en cours. Les trumpistes français sont en train d'encercler Marine Le Pen, bien trop étatiste à leurs yeux. Les voici donc, Eric Zemmour et sa compagne Sarah Knafo en tête, à espérer sans doute que la justice déclare inéligible avec exécution immédiate, le 31 mars, la candidate présidentielle du Rassemblement national (RN), dans l'affaire de détournement de fonds publics via l'utilisation d'assistants parlementaires européens.
Bardella, on le sait, est dans les starting-blocks. Quitter la conférence du CPAC est donc aussi la preuve que le président du RN regarde plus haut. Il fait gaffe. En évitant (pour l'heure) le salut de tous les dangers. |
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| A FRANCE INFO, LES INFORMES DE L'EUROPE |
On a parlé de l'Allemagne autour de François Beaudonnet. Chaque dimanche, la fenêtre européenne à ne pas manquer. Avec Blick à bord. |
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| C DANS L'AIR, QUELLE ALLEMAGNE POUR 2025? |
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| SUR LCI, L'UKRAINE EN TRAIN DE BASCULER? |
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| SUR TV5 MONDE, LE GRAND ANGLE POLITIQUE DU DIMANCHE |
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Les juges, la République, la raison d'Etat... |
Gérard Davet et Fabrice Lhomme savent raconter les histoires qui peuvent faire vaciller la République. Ils ont, chacun, leur clavier planté dans les arcanes du pouvoir, et aussi du côté des tribunaux, où les magistrats savent combien la presse peut assister leur cause. J'ai donc lu leur dernière enquête consacrée au Covid, «Les juges et l'assassin», avec grand appétit. Le meurtrier, c'est le Covid. Enfin, nous allions donc tout savoir. Le sous-titre était encore plus prometteur: «L'enquête secrète au cœur du pouvoir.»
Je n'ai pas été déçu. Le lecteur apprendra beaucoup, au fil des 430 pages du livre, sur ce labyrinthe administratif qu'est la République française. Mais c'est avec frustration que je l'ai refermé. Car jamais les documents abondants dont disposent les auteurs ne tranchent vraiment sur les responsabilités ultimes. La force du livre est de nous plonger dans les auditions de la Cour de justice de la République qui, en France, peut juger les ministres. Elle a été saisie dans le cas de la pandémie de Covid. Mais que découvre-t-on? Rien, ou presque, que l'on ne savait déjà. L'impréparation coupable en matière de protection épidémique et de masques. Les mensonges pour la dissimuler. Les rivalités entre hauts-fonctionnaires. L'étonnante soumission de la ministre de la Santé Agnès Buzyn qui, après avoir averti très tôt Emmanuel Macron sur la dangerosité extrême du virus, se lance à la demande du président dans la campagne des municipales à Paris. Où elle échoue sur toute la ligne...
Enfin si, je ne devrais toutefois pas écrire qu'il n'y a pas de coupable. Il y en a bien un: le pouvoir. Cette conception très française de la verticalité, où tout remonte au palais présidentiel. Or Emmanuel Macron veut se «refaire» au début 2020. Il veut, coûte que coûte, ces élections municipales qui laveront selon lui l'affront des «gilets jaunes» quelques mois plus tôt. Grossière erreur. Son Premier ministre Edouard Philippe, aujourd'hui candidat à sa succession, n'a pas fini de payer cette addition sanitaire. Il faut des livres comme ça, même frustrants, pour se convaincre que l'Etat français, aussi compétent soit-il, est bel et bien une machine déréglée.
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| «Les juges et l'assassin» Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Ed. Flammarion) |
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