La newsletter qui bouscule la France par Richard Werly |
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L'homme qui a dit non (et alors?)
C'est fait. C'est acté. Les médias français sont en train de le sacrer. Dominique de Villepin, 71 ans, est le nouvel homme providentiel qui peut sauver la République. J'exagère à peine. Revenu sur le devant de la scène à force de déclarations courageuses sur les massacres commis à Gaza par l'armée israélienne et la nécessité d'un respect des droits du peuple palestinien, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac (2002-2004, puis ministre de l'Intérieur et chef du gouvernement) joue désormais le rôle du recours. Une voix qui porte. Une prestance présidentielle. Une capacité à parler à la droite (son camp d'origine) comme à la gauche. Emballé, c'est pesé: ce Napoléon – il a écrit sur les «Cent jours» de l'Empereur – n'a pas besoin de passer par la case Bonaparte.
Le plus formidable, dans ce sacre médiatique et parisien (la province, ce n'est pas son rayon) est que Dominique de Villepin ne parle jamais de la France telle qu'elle est, empêtrée dans son labyrinthe de dépenses, de dysfonctionnements et de promesses non tenues au sein duquel le Premier ministre François Bayrou donne l'impression d'être perdu. Lui parle au monde, façon De Gaulle. C'est la force du verbe contre la loi des chiffres. Et le goût de l'épopée contre le casse-tête de la gestion au jour le jour d'un pays qu'Emmanuel Macron laissera, en 2027, enlisé dans ses frustrations après dix ans de réformes promises et peu tenues.
Villepin, c'est l'homme qui a dit non à l'ONU, le 14 février 2023, exposant le refus de la France de se joindre à la guerre en Irak de Georges W. Bush. Soit. Mais cela ne fait ni un programme, ni un socle électoral, ni la preuve qu'au-delà de la France mythifiée, le sort de ses compatriotes l'intéresse vraiment. Alors?
Bonne lecture, avec tous les Français
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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| Les intérêts commerciaux de Nestlé auraient été privilégiés au détriment des consommateurs français, affirment des documents publiés par le Sénat Français. Pourquoi ces révélations? Parce que l'ex-secrétaire général de l'Elysée refuse de témoigner. Macron savait. |
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| Laurent Wauquiez est candidat à la présidence des Républicains (Droite). Et pour exister face à Marine Le Pen et à son adversaire Bruno Retailleau, il brandit une idée: parquer les clandestins dangereux à Saint-Pierre-et-Miquelon. |
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| Ce dimanche 6 avril à Paris, le meeting du Rassemblement national (RN) pour «défendre la démocratie» s'est transformé sans surprise en manifestation contre la condamnation récente de Marine Le Pen. Un refrain qu'il sera bien difficile de faire taire selon Richard Werly. |
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| Que dirait-il s'il revenait au pouvoir ? Pourquoi de Gaulle, ce président vénéré par les Français, reste-t-il la statue du commandeur dans une République de plus en plus écartelée ? Vu de Suisse, un sujet passionnant pour notre podcast Helvétix Café |
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Alexis Kohler, le déni républicain |
Vu de Suisse, c'est impensable. Lisez bien ce qui suit: après bientôt huit années passées dans l'ombre d'Emmanuel Macron, comme incontournable secrétaire général de l'Elysée – c'est-à-dire le maitre absolu de l'antichambre présidentielle – Alexis Kohler, 52 ans, vient de toucher le jackpot à la loterie du pantouflage en refusant de montrer son ticket. Je m'explique. L'ex-vizir de la République – bien connu en Suisse pour ses liens familiaux avec la dynastie Aponte, propriétaire du géant maritime MSC pour lequel il travailla à Genève durant la campagne présidentielle de 2017 – a quitté ses fonctions pour rejoindre la Société Générale avec (peut-être) la promesse de devenir rapidement le patron de cette banque. Un parachute en platine assorti d'un refus réitéré de rendre des comptes sur son action passée. Pas question, par exemple, d'aller témoigner devant la Commission d'enquête du Sénat sur les eaux en bouteille! Et pas question, donc, de répondre aux questions gênantes des parlementaires sur les pratiques du géant helvétique Nestlé, accusé de n'avoir pas respecté la législation française.
L'affaire Nestlé est-elle un scandale? Ce que j'ai lu ne me parait pas convaincant du point de vue de la santé publique. La commission d'enquête du Sénat, qui a décidé de publier des documents confidentiels faute de pouvoir interroger Alexis Kohler, l'établira ou non dans son futur rapport. Mais assister, en direct, à un tel déni républicain de la part d'un homme qui officiait au sommet de l'Etat a de quoi alimenter les pires théories complotistes.
Vous avez dit confiance dans les institutions? |
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| AU NOUVEL ESPRIT PUBLIC, LE GLAS DU COMMERCE INTERNATIONAL |
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| SUR LCI, LA MI-JOURNÉE AVEC BLICK |
Focus sur l'administration Trump et sa stratégie envers la Russie de Vladimir Poutine. Le joueur de poker face au joueur d'échec, animé par Marie-Aline Meliyi. |
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| SUR ARTE, LE MONDE SELON 28 MINUTES |
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Sursaut français, mur français |
Je préfère en général vous parler d'un seul livre à chaque livraison de Républick. Sauf que ces trois ouvrages parlent, chacun à leur manière, du même sujet. Et si la France reprenait son destin en mains? Et si les Français réalisaient enfin qu'ils doivent – et peuvent – faire un effort collectif pour sortir le pays de l'ornière de l'endettement et des déficits chroniques dans laquelle il se trouve empétré? J'écris ces lignes à la veille de la conférence sur les finances publiques que va présider le Premier ministre François Bayrou ce mardi 15 avril. Du lourd? Des annonces conséquentes? L'on sait déjà qu'il faudra trouver 40 milliards d'euros d'économies dans le prochain budget 2026. Bonne chance à tous!
Or des recettes existent pour y parvenir. La première est celle que nous présente, à chacun de ses livres, la très libérale (et convaincante) Agnès Verdier-Molinié dans «Face au mur. Dette, désindustrialisation, normes, assistanat, insécurité» (Ed. Observatoire). La force de son essai est celle de l'implacable diagnostic. Oui, la France est malade. Croire le contraire, c'est s'illusionner. J'avoue que j'apprécie les prescriptions de ce docteur pas comme les autres, entêtée à faire comprendre aux Français les vérités qui les dérangent. Quitte à noircir le trait…
L'autre recette est celle que nous donne, lui aussi presque dans chacun de ses ouvrages, Denis Olivennes. L'intéressé, figure incontournable du paysage médiatique français, dirige le groupe de presse de l'oligarque d'origine tchèque Daniel Kretinsky. Olivennes, par tempérament et conviction, se situe plutôt au centre gauche. Seulement voilà: nous ne sommes plus en l'an 2000, lorsque l'espoir d'un partage du travail via les 35 heures comblait d'aise les socialistes. «La France doit travailler plus» (Ed. Albin Michel) affirme l'auteur. Avec ce sous-titre: «Et les Français être mieux payés». Le message est clair. Au boulot citoyens!
Vient ensuite la réflexion. Celle qui porte sur l'avenir du message que la France peut encore porter dans le monde. Nicolas Baverez est un complice de plateau, dans le studio du podcast Le Nouvel Esprit Public. Son «Sursaut» (Ed. Observatoire) a le mérite de persister à regarder la France comme une puissance qui s'automutile. Son impuissance, selon l'auteur, vient surtout de l'entêtement de ses élites à demeurer déconnectées de la réalité. Je vous recommande ce sursaut-là. Il apporte, après les deux constats évoqués plus haut, la preuve que la confiance dans les capacités de la République à se réinventer n'a pas complètement disparue.
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| «Sursaut» Nicolas Baverez (Ed. Observatoire) |
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| «La France doit travailler plus» Denis Olivennes (Ed. Albin Michel) |
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«Face au mur» Agnès Verdier-Molinié (Ed. Observatoire) |
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