La newsletter qui bouscule la France par Richard Werly |
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Mourir pour l'Ukraine, vraiment?
J'écris ces lignes alors que le débat parlementaire sur l'Ukraine vient de se tenir en France. Et voilà que la droite nationale-populiste montre les dents. «Nous ne pourrons jamais soutenir une chimérique défense européenne», a tonné Marine Le Pen. Un complément parfait du «Macron, on ne mourra pas pour l'Ukraine!», visible actuellement à Paris sur les affiches des «Patriotes», le parti microscopique de Florian Philippot, son ex-bras droit.
Mourir. C'est bien sûr le verbe qui fait le plus mal. Celui, d'ailleurs, que Donald Trump utilise pour convaincre son électorat qu'il veut avant tout arrêter les souffrances et les destructions à l'est de l'Europe. Et que pour y parvenir, accepter les conditions de paix de Vladimir Poutine et de la puissante Russie se justifie. Trump a renversé la donne. Il est, lui l'ancien promoteur immobilier, jamais gêné pour négocier avec les mafieux de tous bords, le seul capable d'arrêter les combats. Ce sont les Européens qui, par leur mauvaise lecture de la menace russe et de la résistance ukrainienne, veulent selon lui poursuivre la guerre...
«Mourir pour l'Ukraine.» Cette affirmation est simpliste, caricaturale, angoissante. Mais il faut à tout prix y répondre, car elle va miner le débat de ces prochaines semaines si les Européens, Macron en tête, accouchent vraiment d'un plan de paix alternatif à celui de Trump. Le fait est que cette guerre tue. Qu'elle décime un pays. Qu'elle obscurcit l'avenir européen.
Donald Trump ne doit surtout pas être le seul à parler de paix. Bonne lecture, au cimetière des idées.
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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| Cyril Hanouna en veut à la gauche. L'animateur français de «Touche pas à mon poste» clame partout que la disparition de la chaîne C8, le 1er mars, est une décision politique et une atteinte à la liberté. De là à transformer ses «fanzouses» en base électorale. |
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| Le leader de la CDU, le parti de droite chrétien démocrate, sera le futur chancelier allemand. Il doit maintenant former une coalition. Mais peut-il réparer l'Allemagne, alors que l'AfD, le parti d'extrême droite remporte un succès historique ? |
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| L'Union européenne et ses partenaires (dont la Suisse) vont devoir riposter aux attaques de l'administration américaine. Comment? Pour l'heure, trois leviers sont disponibles. |
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| Cyril Hanouna vu de Suisse, ça vous dit? Le débat est ouvert dans notre podcast Helvétix Café. On y parle de liberté d'expression, de grossièreté télévisuelle, et de ce peuple souverain que la France, parfois, a tendance à oublier. A écouter! |
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Algérie, ce drame français |
Je vous recommande la lecture de «L'histoire de l'Algérie» par Michel Pierre (Ed. Tallandier). Tout y est: avant, pendant et après la colonisation française, qui constitue évidemment l'arrière-plan de la guerre diplomatique déclarée entre Paris et Alger. Cet historien m'a adressé, sur les fameux accords de 1968 que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau jure de dénoncer, une explication détaillée que je tiens à la disposition de tous les lecteurs intéressés. Son avis? «Comme à l'habitude, concernant les relations franco-algériennes, l'approximatif se dispute à l'imprécision et l'erreur factuelle à l'imprécation vide de sens.» Dur. Et Michel Pierre d'ajouter: «Il semble totalement illusoire d'imaginer que la dénonciation de l'accord de 1968 puisse être d'un quelconque effet sur l'arrêt d'une 'immigration de masse' telle que définie par des parlementaires ou des polémistes. Les différences existantes entre le texte de cet accord et le droit commun régissant l'entrée et le séjour des étrangers en France, ne le sont qu'à la marge.»
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J'ai tenu à citer cet auteur reconnu pour la précision de son travail historique parce qu'il fut, dans le passé, Conseiller culturel à l'Ambassade de France à Alger. Et parce que qu'il sait pertinemment combien les autorités de ce pays exploitent la mémoire coloniale et toutes les failles françaises, allant jusqu'à refuser l'expulsion d'un soi-disant influenceur et à prendre en otage de manière inacceptable l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, depuis la mi-novembre 2024. La vérité est que Paris n'a pas les moyens de faire plier les Algériens sur la question cruciale du retour des migrants expulsés. Du moins, pas avec cette guérilla juridique facile à mettre en scène sur le plan médiatique. Mais tout à fait inefficace sur le plan du droit...
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| Sur LCI, l'éclairage international de Paola Puerrari |
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| Sur France Info, les Informés de l'Europe animée par José-Manuel Lamarque |
Comment résister à Donald Trump? Blick a participé à la discussion de dimanche: «Guerre en Ukraine: que peut-on espérer du sommet de Londres?» |
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| Sur ARTE, 28 minutes entre Merz et Trump |
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| Sur Public Senat, la France et ses retraites |
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Je n'ai pas revu depuis quelque temps Clément Beaune, l'ancien ministre français chargé des Transports, après s'être occupé des affaires européennes aux côtés d'Emmanuel Macron. J'ai préféré lire son livre «Je dirai malgré tout que la politique est belle» (Ed. Stock), dans lequel il relate son compagnonnage avec le président, jusqu'à sa défaite aux législatives de juin 2024. Et j'avoue que j'ai été déçu. Merci de nous dire, cher Clément, que la politique sert encore à quelque chose. Merci de nous redire que, sur l'immigration (sujet qui lui vaut son désamour élyséen), «quand on est vaseux, on tombe dans les sables mouvants de l'extrême-droite, mécaniquement. Elle sonne plus limpide, plus ferme, plus crédible, car c'est son fonds de commerce.» D'accord. Mais comment on fait pour éviter de se prendre le mur? Et en quoi la présidence Macron, qui promettait disruption, modernité et dépassement européen, a surmonté l'obstacle du national-populisme?
La politique est un aimant, voilà tout. Le pouvoir l'est encore plus. Clément Beaune a la franchise d'avouer que cette vie de conseiller présidentiel, puis de ministre, lui a plu. Il s'est senti investi d'une mission. Bravo. Respect. Et après? Est-ce utile d'affirmer des choses comme «la politique est pour moi une thérapie» ou «il y a au sens propre une France du train à deux vitesses, à l'image de tous nos services publics», ce que tout le monde sait?
Ce livre se lit avec plaisir. Son auteur est sincère, y compris lorsqu'il avoue ne guère avoir aimé le rôle de député. Le malaise vient du fait que son ouvrage est le produit de la déconnexion française. Les formules faciles, type «il faut que les Français (plus que tout autre peuple sans doute) aient le sentiment que les efforts soient justes, c'est-à-dire partagés et proportionnés». Pourquoi ce «plus que tout autre peuple»? Ce ministre fut formidable: affable, pédagogue, investi, éloquent sur l'Europe. Mais Clément Beaune s'est trompé de registre. L'on n'attendait pas de lui un traité sur l'exercice du pouvoir version 2025. Plus intéressant aurait été le récit de sa rencontre, après ses ministères, avec les Français qu'il était supposé gouverner. Le terrain vaut toujours mieux que le miroir.
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| «Je dirai malgré tout que la politique est belle» Clément Beaune (Ed. Stock) |
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