La newsletter qui bouscule la France par Richard Werly |
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Macron, l'Europe et le Titanic
On peut dire ce qu'on veut d'Emmanuel Macron. Sa disruption politique n'a accouché de rien, ou presque. Sa dissolution surprise de l'Assemblée, le 9 juin 2024, s'est transformée en bérézina pour le pouvoir exécutif. La liste est longue de ses échecs, tous imputables ou presque à la même faute méthodologique: un (assez) bon diagnostic, mais pas de médicaments disponibles et aucune envie, de la part du président de la République, de prendre soin du patient français.
On peut dire ce qu'on veut, oui... Mais le moment est peut-être venu d'ouvrir une parenthèse. Macron l'Européen est de retour. Face à Trump. Convaincu que la France, avec sa dissuasion nucléaire et son antiaméricanisme épidermique en bandoulière, peut faire souffler sur le continent un esprit de résistance, au lieu de «l'esprit de défaite» qu'il dénonce souvent.
C'est encore très virtuel? Pas faux. Cela peut déboucher sur de sérieuses déconvenues? Juste. Reste que sur ce terrain européen, qu'il a toujours assumé depuis son élection de 2017, Emmanuel Macron a des cartes en main. Surtout s'il réussit, comme il vient de le faire avec son sommet sur la défense à Paris lundi, à marginaliser ceux qui, comme le Hongrois Viktor Orban, ne pensent qu'à ménager Vladimir Poutine et à courtiser Trump. En vue de futures rétributions...
Vous vous souvenez de «l'Hymne à la joie» qui résonnait, le 7 mai 2017, dans la cour carrée du Louvre? Emmanuel Macron est arrivé à l'Elysée en européen. Donald Trump lui donne l'occasion de reconvoquer l'orchestre. En espérant que ce ne soit pas sur le pont du Titanic.
Bonne lecture avec Beethoven. Mais gare aux icebergs!
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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| La dernière enquête du Centre d'études de la vie politique française contemporaine est explosive. Elle révèle que nos voisins ont perdu confiance dans la politique. Ils veulent de la liberté. Et de l'autorité, incarnée par un chef. |
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| Le Premier ministre français jure qu'il ne savait rien sur les agressions sexuelles commises au pensionnat Notre-Dame de Betharam, où ses enfants étaient scolarisés. Soit. Mais il doit d'urgence faire la lumière sur cette affaire estime notre journaliste Richard Werly. |
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| Prononcé vendredi 14 février en ouverture de la Conférence sur la sécurité de Munich, le discours du vice-président américain J.D. Vance avait quelques accents suisses. Mais c'est aussi une déclaration de guerre culturelle, estime notre journaliste Richard Werly. |
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| Peut-on encore parler d'identité nationale en France? Et si oui, comment le faire sans raviver la colère anti-immigration? Vu de Suisse, la réponse semble naturelle. L'identité helvétique est débattue et questionnée. Notre podcast Helvetix Café s'empare du sujet. |
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Pour Marine, pas de Mar-a-Lago |
Alice Weidel, la co-présidente de l'AfD allemande, était invitée à l'inauguration de Donald Trump. Giorgia Meloni l'Italienne y a déployé tous ses charmes. Viktor Orban y a presque ses pantoufles... Je continue la liste des habitués européens de Mar-a-Lago, son golf de Floride où, selon le «New York Times», POTUS (pour President of the United States) adore voir ses hôtes se trémousser sur son patio transformé en dance-floor, pendant qu'il choisit la musique sur son Ipad...
Et Marine Le Pen? Rien. Nada. Nothing. Pas de YMCA pour la patronne du Rassemblement national qui attend de savoir, le 31 mars, si la justice française la déclarera inéligible dans le procès des assistants parlementaires européens. Son dauphin Jordan Bardella sera, lui, à Washington, le 21 février, pour le CPAC, la convention des Conservateurs américains. Qu'en déduire? Rien que l'on ne sache déjà. Marine Le Pen est bien trop sociale et étatiste pour Donald Trump. Bien trop française aussi, avec ses racines familiales plantées dans la décolonisation, les guerres d'Algérie et d'Indochine, et le catholicisme d'antan, détesté par les évangélistes trumpistes.
Rien ne va entre Marine et Donald. Elon Musk, lui, a jeté son dévolu numérique sur une autre blonde: Giorgia l'Italienne. N'est pas «MAGA» qui veut. Alors, qui danse?? |
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| Sur BFM Business, le réveil européen |
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| Sur France 24, le monde selon Poutine (et Trump) |
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| Sur TV5 Monde, le choc de Munich |
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Irresponsables, aujourd'hui encore? |
J'ai emporté avec moi en Allemagne, d'où j'écris ces lignes, le récit historique glaçant que Johann Chapoutot dresse de l'assassinat de la République de Weimar par la droite allemande. Oui, par la droite, pas par le parti national-socialiste d'Adolf Hitler, qui finira par être nommé chancelier, le 30 janvier 1933, par le vieux Maréchal Hindenburg. Lequel, à bien des égards, était une version allemande de son homologue français victorieux en 1918, puis apôtre du défaitisme de 1940: le Maréchal Pétain.
Tout est dit dès les premières pages, lorsque le très vieux Franz Von Papen, 140 ans, se présente devant un congrès de jeunes militants du parti Chrétien démocrate. Von Papen servit de marche-pied vers le pouvoir absolu à Hitler, convaincu, lui le praticien prussien, «l'homme des élites et des réseaux de pouvoir» qu'il ne ferait qu'une bouchée de cet extrémiste «gueulard et incompétent». Je vous laisse découvrir, dans ce livre écrit avec une précision clinique, ce que fit vraiment Von Papen, décédé en réalité le 2 mai 1969.
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Le plus effrayant n'est pas l'aveuglement dont firent preuve les élites bourgeoises, industrielles et financières allemandes, obsédées par l'idée d'empécher la gauche de gouverner. Le pire est l'analogie qui découle, immanquablement, de cet ouvrage à la fois érudit et accusateur. La défense des intérêts suprêmes de l'économie qui justifie à l'époque, pour la droite allemande, de piétiner les libertés. La presse qui disparaît comme contre-pouvoir, aspirée par la fascination populaire envers le national-socialisme. Johann Chapoutot cite le philosophe Oswald Spengler, ami du magnat de la presse Alfred Hugenberg. «La vérité durera aussi longtemps que l'argent sera là pour la répéter, matin, midi et soir. Alors, l'aiguille de la boussole de l'opinion publique changera de nord. Chacun est désormais convaincu de la nouvelle vérité et se réveille de son erreur d'hier».
Allo, Elon Musk? Johann Chapoutot sera, le 26 février, l'invité du Graduate Institute à Genève. Cliquez ici. |
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| «Les irresponsables - Qui a porté Hitler au pouvoir» Johann Chapoutot (Ed. Gallimard) |
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