La newsletter qui bouscule la France par Richard Werly |
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Yoda à Mâcon, la balafre française
Je vais faire un parallèle que la justice française n'a pas encore fait, et ne fera peut-être jamais. Deux faits ont eu lieu, la semaine dernière, qui révèlent l'état d'une France assiégée par les narcos. Le premier est l'extradition, par le Maroc, du chef présumé du clan «Yoda», l'une des organisations criminelles les plus puissantes de Marseille, qui règle ses comptes avec la DZ Mafia à coups de kalachnikovs et de «barbecues», ces incendies de voiture avec des prisonniers ligotés dans leurs coffres. Le second est l'explosion du quartier des Saugeraies, à Mâcon, à 150 kilomètres de Genève et de la Suisse.
Je connais ce quartier de la ville bourguignonne. J'y étais le 4 juillet dernier, avant d'assister au départ de l'étape du Tour de France de cyclisme, sur les bords de la Saône. J'y ai vu les balafres françaises qui défigurent aujourd'hui les villes moyennes. L'absence de commerces au pied des tours, la proximité de l'autoroute A6 qui permet aux «go-fast» d'y livrer leurs kilos de drogue. A Mâcon, tout est – paraît-il – parti du refus de la mairie d'accorder une salle aux trafiquants pour y faire leur business. Je ne connais pas les détails. J'y retournerai bientôt.
Le chef de «Yoda» est, lui, à l'isolement, nouveau régime carcéral promis par le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Le Sénat vient de proposer un parquet dédié, comme le réclamait son excellente commission d'enquête. Il s'agit du projet de loi «visant à sortir la France du piège du narcotrafic». Tant mieux. Car il y a urgence.
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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| Le ton est donné: les pays de l'Union européenne et leurs principaux partenaires vont devoir faire face à des hausses de tarifs douaniers. Donald Trump la réaffirmé dans son intervention à Davos. Une guerre perdue? Pas si sûr. |
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| Donald Trump l'a répété à Davos. Sa dérégulation massive promise, et toutes ses initiatives, visent à réhabiliter le «common sense» (le bon sens). Problème: le bon sens européen ne sera jamais le sien. |
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| Quel discours! Quelles promesses! Donald Trump est bel et bien passé à l'attaque dès son discours d'investiture à Washington. Il veut transformer l'Amérique. Laquelle a le pouvoir de transformer le monde. Et personne, a-t-il promis, ne pourra y faire obstacle. |
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| Samedi 25 janvier à Balsthal (SO), l’Union démocratique du centre (UDC) a ouvert le feu contre le paquet d’accords Suisse-Union européenne finalisé en décembre. Un remake de sa campagne de 1992? C'est le débat qui le dira, estime notre journaliste Richard Werly. |
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Elysée, Matignon: peaux de chagrins? |
C'est fini. Enfin, presque. Si le vote du Sénat (encore lui) est suivi par celui de l'Assemblée nationale lors de l'examen du projet de budget 2025 – rendez-vous le 3 février devant les députés – les avantages statutaires et financiers accordés aux anciens présidents de la République et Premiers ministres français seront supprimés. Pas d'opinion ici, juste des faits. Contre l’avis du gouvernement, la sénatrice de l'Orne Nathalie Goulet, spécialiste des questions financières, a fait voter un amendement mettant fin aux avantages des anciens chefs de l'Etat ou du gouvernement: voiture personnelle avec chauffeur, collaborateurs ou encore secrétariat.
La République des statuts serait donc prête à basculer, à l'heure où Donald Trump prive d'anciens responsables de son administration de toute protection policière? Le fait est que l’amendement en question supprime l’enveloppe destinée aux dépenses afférentes aux anciens présidents de la République et aux anciens Premiers ministres, soit 2,8 millions d’euros par an. C’est la réduction maximale qui a été retenue. Pour mémoire, le dernier décret en date (2016) prévoit que soient mis à disposition des anciens présidents de la République «des locaux meublés et équipés, dont le loyer, les charges et les frais généraux sont pris en charge par l’Etat».
Un ex-député français, René Dosière, s'était autrefois illustré en scrutant à la ligne près les dépenses présidentielles (125 millions d'euros en 2024). Nathalie Goulet prend la relève après avoir rédigé un livre très documenté sur «L'argent du terrorisme» (Ed. Le Cherche midi). On attend la suite. |
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| SUR RTS, UN FORUM DES DÉBATS «MADE IN TRUMP» |
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| SUR ARTE, LE TOUR D'HORIZON DE 28 MINUTES |
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| AU NOUVEL ESPRIT PUBLIC, LA GAUCHE FRANÇAISE DÉCOMPOSÉE |
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| SUR RTL, LES CORRESPONDANTS REFONT LA FRANCE |
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Jean-François Kahn, mort d'un journaliste |
J'aimais lire, entendre, et converser avec Jean-François Kahn, décédé le 22 janvier à l'âge de 86 ans. Une plume. Un patron de presse. Un éditorialiste qui, toujours, eut le goût du débat et la volonté d'échanger avec le grand public. «Cet écrivain français est l'adversaire numéro un de Marine Le Pen», avais-je titré mon article consacré au dernier tome de ses mémoires. Et d'ajouter: «Jean-François Kahn pourfend Marine Le Pen et les extrémismes de tous bords qui rongent la société française. Il se demande 'Comment on en est arrivé là?' Sa réponse? Par lâcheté généralisée.»
Un journaliste est mort. Comme il avait très largement vécu. A l'écoute de la société et de l'actualité internationale, car Jean-François Kahn était de ces plumes qui ne trempent pas seulement dans les malheurs du monde livrés par les télévisions ou, plus récemment, par les réseaux sociaux. Il aimait le réel. Il détestait le «politiquement correct». Il savait que le populisme peut être une vertu, lorsqu'il est au service du bien commun et non de cultes de la personnalité ou de rêves autoritaires. Il était libéral. Il avait été élu au Parlement européen, mais avait cédé sa place à une femme, seconde sur sa liste, conformément à sa promesse. Il était centriste, mais pas à la manière de François Bayrou. Il aimait le rassemblement, pas le tricotage.
Le mieux est de relire son avant-dernier livre «Comment en est-on arrivé là?». Ce que j'écrivais à son propos n'a pas varié: «On peut estimer que Jean-François Kahn met la barre trop haut. Qu’il rêve d’une France différente, qu’il idéalise le pays. Sauf que la France est peut-être bien telle que l’auteur la voit: un pays où une partie de sa classe politique s’est effacée devant ses lâchetés. Où la droite a perdu la tête face à l’immigration, qu’elle n’a jamais su, ou voulu, juguler lorsqu’elle était au pouvoir. Où la gauche s’abime dans ses rêveries révolutionnaires. Marine Le Pen d’un côté, et Jean-Luc Mélenchon de l’autre, n’ont eu qu’à se pencher pour ramasser les morceaux de ce puzzle disloqué. Une France où le peuple, oublié, se venge dans les urnes».
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| «Comment on en est arrivé là» Jean-François Kahn (Ed. de l'Observatoire) |
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