La newsletter qui bouscule la France par Richard Werly

2025, l’année des solutions

Vue de France, c’est une terrible habitude helvétique. Préférer les solutions aux passions. Préférer les compromis à l’affrontement. Préférer une saine gestion aux dérapages répétés et pas toujours assumés. Alors rêvons: et si 2025 était l’année des solutions françaises?

Solution politique, avec l’accord d’un nombre suffisant de partis et de députés pour ne pas faire à nouveau chavirer au milieu des récifs internationaux ce bateau France, dont la coque est déjà suffisamment endommagée.

Solution budgétaire, avec le lancement (de plus en plus probable) d’un grand emprunt national pour redonner de la marge de manœuvre à un Etat aujourd'hui incapable d’assumer ses promesses domestiques sans effrayer ses bailleurs de fonds étrangers.

Solution sociale, avec des pourparlers sur un «donnant-donnant» crédible: plus de pouvoir d’achat contre d’indispensables concessions sur la productivité et l'allongement de la vie active.

Solution citoyenne, en privilégiant le retour de la seule donnée qui intéresse les usagers des services publics: leur efficacité.

Solution européenne avec une France capable de devenir la boîte à idées pour l’avenir – pacifié – d’une Ukraine prise en charge par l’UE.

2025, l’année des solutions? Qui, parmi vous chers «Républickains», prendra l’initiative de compléter cette liste?

Bonne année à tous, gardez l’espoir et vive la Républick!

(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)

Le nouveau ministre français chargé de l'Outre-mer est d'origine tessinoise par sa mère. Mais la neutralité, il ne connait pas!

Le nouveau gouvernement français comporte 35 ministres. Pas d'ouverture à gauche, mais quelques revenants socialistes dont l'ex-Premier ministre Manuel Valls. Et maintenant? Rien n'est réglé. Loin s'en faut.

L'interpellation d'un navire russe par la Finlande, après une panne sur un câble électrique sous-marin, révèle la fragilité des infrastructures européennes. La Russie tend un piège.

Le verrou politique français de l’année 2025 se résume en trois noms. Qui lâchera prise le premier, entre Marine Le Pen suspendue à son jugement du 31 mars, Jean-Luc Mélenchon pressé de remettre au pas ses vassaux socialistes, et Emmanuel Macron arc-bouté sur deux dates, juillet 2025 pour pouvoir de nouveau dissoudre l’Assemblée nationale, et mai 2027 pour sa fin de mandat? Faites vos jeux. Car le premier des trois qui cède ou rate son coup aura, durant l’année qui vient, toutes les peines du monde à s’en remettre.

D’où la seule question qui vaille alors que François Bayrou devra commencer à dévoiler ses cartes le 3 janvier, pour son premier Conseil des ministres, puis le 14 janvier, pour sa déclaration de politique générale devant les députés, aussitôt suivie d’une motion de censure déposée par La France Insoumise (LFI): qui possède la meilleure clé pour déverrouiller la Vᵉ République ankylosée?

Marine Le Pen? Elle dispose du bouton nucléaire de la censure. Il faut pour cela que le Rassemblement national vote à nouveau avec la gauche. Prévision: risqué, pour un parti désireux d’incarner la stabilité et l’ordre.
Jean-Luc Mélenchon? Son verrou n’a qu’un tour. Plus Macron tient bon, plus la gauche risque de se diviser. Et son mirage présidentiel risque de se dissiper.

Emmanuel Macron? La Constitution lui donne la clé. Impossible de déverrouiller le pays sans lui. De Gaulle l’a voulu ainsi.

Le verrou reste Jupiter.

Ce dimanche 29 décembre, la chaîne francophone est revenue sur l’actualité de l’année écoulée. Avec Blick, Eva Morletto et Elizabeth Pineau.

Rien de tel que l’heure des journalistes étrangers, chaque vendredi soir, conduite par Anaïs Bouton. Avec Blick et Courrier international.

Blick était sur le pont le 24 décembre avec Damien Givelet pour commenter l’actualité de Noël. En arrière-plan? La guerre en Ukraine.

François Bayrou et Emmanuel Macron, la bataille programmée? Merci d’avoir repris Blick.

Charles Dantzig est un éditeur renommé de la maison Grasset. Ses livres sur Marcel Proust sont des références. Voici donc un éditeur très français qui a choisi de nous parler de la France à travers ses auteurs. Pas tous, bien sûr. Charles Dantzig a sélectionné 136 textes qui, selon lui, résument le mieux le tempérament national, et narrent avec le plus de justesse les convulsions du pays à travers les époques.

Résultat? «L’histoire littéraire des Français» (Ed. Bouquins) est le livre idéal pour clore cette année 2024 qui, sur le plan politique, ressemble fort à une annus horribilis, sauvée du naufrage politico-économique par la réussite des Jeux olympiques et par la réouverture de Notre-Dame. Plus de mille pages d’extraits de romans, de mémoires, de récits historiques, assortis de poèmes, de chansons ou de discours. De Baudelaire à Camus en passant par Churchill et Chateaubriand…

Temps troublés

J’avoue qu’en ces temps troublés où la Vᵉ République française redécouvre l’instabilité partisane et parlementaire qu’elle voulait à tout prix éliminer avec sa Constitution de 1958 taillée sur mesure pour le Général de Gaulle, ma préférence est allée à deux textes. Le premier est le récit de la révolution de 1830 par Alexandre Dumas. Le second est la plongée qu’effectue Alexis de Tocqueville dans le séisme suivant que fut la révolution de 1848.

Que disait justement de ce séisme l’auteur de «La démocratie en Amérique» (on en reparlera en janvier, lorsque Trump sera investi): «Il faut avoir vécu longtemps au milieu des partis et dans le tourbillon même où ils se meuvent pour comprendre à quel point les hommes s’y poussent mutuellement hors de leurs propres desseins et comme la destinée de ce monde marche par l’effet, mais souvent au rebours de volontés qui la produisent.»

Tout est dit. Macron, Bayrou et les autres pourraient fournir de nouveaux personnages à Tocqueville, version 2025.

«Histoire littéraire des Français»
Charles Dantzig (Ed. Bouquins)

Merci de me lire! Vous aimez cette newsletter? N'hésitez pas
à la recommander à vos contacts.