La newsletter qui bouscule la France par Richard Werly

Entre Marine et Michel, bien plus qu’un bras de fer

C’est parti pour le bras de fer qui décidera de l’avenir, à court et moyen terme, de l’actuel gouvernement français. L’affaire est simple: entre Michel Barnier, 73 ans, et Marine Le Pen, 56 ans, la question des muscles politiques sera décisive. Si le Rassemblement national le veut, sa force parlementaire peut, à tout moment, lui permettre de faire tomber le Premier ministre, condamné à danser sur un volcan, faute d’une majorité absolue de députés. Mais suffit-il d’être en position de force pour exercer la pression fatale?

Un bras de fer est aussi une affaire de mental. Celui qui subit, en l’occurrence Michel Barnier, a aussi deux très bonnes cartes en main: d’abord celle du calendrier, au moment où Marine Le Pen entame son procès pour détournement de fonds publics, via l’utilisation frauduleuse d’assistants au Parlement européen. Ensuite l’opinion publique: 11 millions de Français ont voté pour le RN aux législatives des 30 juin et 7 juillet, mais ils veulent avant tout de l’ordre, de la stabilité, et un plus grand soin apporté à leurs problèmes concrets.

Le budget, les juges et la République: tel est l’arrière-plan de ce bras de fer Barnier-Le Pen. La France, avec ses caisses vides, n’a plus de marge de manœuvre autre que fiscale. La justice, en passant au crible les méthodes du RN, va immanquablement obliger le parti à se concentrer avant tout sur les accusations qu’il dément en bloc. La République, avec en ligne de mire l’élection présidentielle de 2027, a besoin de reprendre son souffle coupé par la dissolution. Ce bras de fer là demandera bien plus qu’une poignée de muscles.

Bonne lecture,  et gare au K.O sur le ring.

(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)

La patronne du Rassemblement National est tout sauf une paria après les élections législatives marquées par un «front républicain» anti RN. La preuve? Michel Barnier la redoute avant sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale, le 1er octobre.

Le constat est amer. La gauche française, arrivée de justesse en tête à l'issue des dernières législatives anticipées, se retrouve prisonnière de son intransigeance et de ses choix. Un pari assuré d'être perdant tant que le nouveau gouvernement demeure en place.

Le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement français se tient ce lundi 23 septembre au palais de l'Élysée. Au menu déjà: les inquiétudes budgétaires XXL. Avec des impôts pour les plus riches dans le tuyau.

Cela vous a peut-être échappé, mais une seule administration française n’est jamais dénoncée par ses usagers pour son manque d’efficacité, de rapidité et de réactivité: l’administration fiscale. Les hôpitaux et le système de santé semblent dégringoler inéluctablement. La poste va devoir à nouveau fermer de nombreux bureaux, pour réaliser une économie de 50 millions d’euros. Les transports en commun sont assaillis par les incivilités. Les forces de l’ordre, après la parenthèse enchantée des Jeux olympiques, vont devoir s’assurer que les promesses faites seront bien tenues. Tandis que la justice croule sous les dossiers, empêtrée dans un labyrinthe législatif dont la non exécution massive des obligations à quitter le territoire français est un exemple criant.

Pour le fisc en revanche, rien de tel. Les impôts sont une religion française, corollaire d’un État incapable de restreindre son train de vie, alors que son efficacité est mise en cause par tous. Michel Barnier va donc, une fois encore, puiser dans les poches des Français (les plus riches, c’est promis) avec l’aide d’inspecteurs zélés des impôts, pulvérisant une nouvelle fois le record mondial des prélèvements obligatoires détenu par la France. Juste une question très suisse: et si l’administration fiscale française inculquait aux autres services publics la même religion de l’efficacité?

Anaïs Bouton sait mieux que quiconque manier l'amour de la France et la dure réalité vécue par les Français. La preuve dans cette émission où l'on a parlé du casse-tête des migrants et de Brigitte Bardot.

Formidable émission pédagogique animée par Myriam Encaoua sur la guerre au Proche-Orient. En cette rentrée politique, «Ca vous regarde» est indispensable.

Edition spéciale des Informés de France Info sur la mort du leader chiite libanais. Chaque samedi, le regard des correspondants étrangers sur l'actualité

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