Michel Barnier, l'homme de la «dé-rupture»
Ainsi donc, la convalescence post-Macron a commencé. Et le docteur chargé de surveiller le patient français se nomme Michel Barnier. Pas étonnant au fond: après sept ans de ruptures forcées, réussies (quelquefois) ou ratées (souvent), le pays n'a plus envie d'énièmes rebondissements. La dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le 9 juin, l'a démontré sans faille. Une majorité d'électeurs ne veut pas des extrêmes au pouvoir. Mais ceux qui votent pour la droite et la gauche radicale campent sur leurs positions, en attendant la prochaine échéance. Il fallait donc, pour incarner cette transition, un Premier ministre capable de faire patienter le pays. C'est fait. Ce sera le job prioritaire du septuagénaire savoyard Michel Barnier.
Celui-ci est-il, comme les médias français s'empressent de l'écrire, le choix du Rassemblement national? Ou, à l'inverse, un homme placé avant tout à Matignon pour voler à la gauche sa (courte) victoire électorale? Les deux thèses ne manquent pas d'arguments. Sauf qu'il faudra peut-être, un jour, arrêter le curseur et cesser de transformer tout Premier ministre en cible médiatique et politique ambulante. Le programme de Barnier, quoi qu'il en dise, est celui de la «dé-rupture». L'ancien négociateur du Brexit n'aime slalomer que sur les pentes enneigées des Alpes, qu'il dévale depuis toujours.
Conservatrice, patiente, volontiers ennuyeuse: la nouvelle France est arrivée. Bonne lecture et faisons preuve d'un peu de patience!
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch)
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| PREMIER MINISTRE: POUR QUOI FAIRE?
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Michel Barnier doit maintenant gouverner la France. Et trouver une majorité. C'est la constitution de la Ve République qui le dit. Bon courage! |
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Crucifier l'Abbé Pierre, et après? |
Henri Grouès (1912-2007) était un homme avant d'être un prêtre. Point. Un homme qui n'a pas su, au vu des révélations nombreuses sur les abus sexuels dont il s'est rendu coupable, dominer ses passions et ses pulsions. Un homme de son époque, durant laquelle personne ne discutait le magistère des religieux, et surtout pas les femmes abusées sous leur emprise. Un homme dont la biographie, comme il se doit pour chacun d'entre nous, doit être évidemment revisitée à l'aune de tous ses actes. Et pas seulement de son héroïsme de lutteur pour les démunis, les précaires et les mal-logés.
J'ai plusieurs fois rencontré l'Abbé Pierre dans son repaire de Normandie, au crépuscule de sa vie active d'inspirateur du mouvement Emmaüs. Le religieux capucin, l'une des branches de l'ordre catholique des Franciscains, était à la fois gourou, référence, arbitre, modèle et enseignant pour tous ceux qui, en raison de leurs fragilités et de leur parcours de vie décousus, vivaient autour de lui. Son appel à l'aide aux plus faibles, lançé le 1er février 1954 alors qu'un froid glacial s'abattait sur Paris, était leur cri de ralliement. Leur credo. Leur raison d'être et d'agir.
Crucifier l'Abbé Pierre, débaptiser les foyers qui portent son nom – y compris en Suisse où il trouva refuge dès la fin des années 1950 pour faire oublier certains abus précoces – ne rendra pas justice à celles que l'homme de foi a offensé et violenté. Reste le courage. La volonté. L'exemple qui, chez tous ceux qui ne connaissaient pas sa face sombre, demeure éloquent. Ne l'oublions pas. |
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| FRANCE 24, PLANÈTE ANGLOPHONE |
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| FRANCE INFO, QUESTIONS PÉDAGOS |
Axel de Tarlé présente chaque jour «L'Info s'éclaire» sur France Info TV. Un tour d'horizon complet et didactique de l'actualité. Blick était présent cette semaine aux côtés de Gaël Sliman, de l'Institut Odoxa. |
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| PUBLIC SÉNAT, LE SENS ET LE PUBLIC |
C'est reparti pour une nouvelle saison de «Sens Public», l'émission d'actualité quotidienne de Public Sénat. Aux commandes: le toujours didactique Thomas Hugues. Blick était présent avec Pascal Perrineau et Anne-Charlène Bezzina. |
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| NOUVELLE-CALÉDONIE, L'IMPLACABLE DÉLITEMENT |
Écrire l’histoire politique d’un territoire lointain, situé à 17'000 kilomètres de Paris, exige soit une connaissance intime des lieux, soit un travail minutieux de reconstitution des faits, à partir des archives et des témoignages des principaux acteurs. Patrick Roger, qui fut longtemps l’une des grandes plumes politiques du «Monde», a opté pour la seconde option, après plusieurs années passées à arpenter les territoires d’outre-mer français pour le grand quotidien. |
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Le résultat est «Nouvelle Calédonie: La tragédie» (Ed. du Cerf) publié en mai dernier, pile au moment de l’éruption de nouvelles émeutes dans ce lointain territoire français du Pacifique.
La puissance de ce livre de 350 pages, enquête historique réussie sur les relations entre le «caillou» et la France, vient de la reconstitution précise des faits. Patrick Roger, longtemps correspondant parlementaire pour «Le Monde», a la religion de l’exactitude. Ce qui, sur un tel sujet, est à la fois indispensable et – peut-être – problématique. Peut-on, en effet, s’en tenir aux seuls événements politiques pour comprendre l’implacable délitement de la relation entre la Nouvelle-Calédonie et la France?
Passif colonial
Il y a, dans l’interaction entre la population française installée sur place (des descendants de bagnards aux ex-colons d’Algérie, en passant par les nouveaux immigrants des années 1970 - 1980) et les Kanaks (les tribus autochtones, divisées et parfois opposées), bien plus qu’une superposition de rendez-vous réussis ou ratés. Un passif existe, redoutable parce que viscéralement colonial: la France de 2024 doit, dans cette lointaine possession du Pacifique, accepter aussi de faire face à ses démons.
Le livre de Patrick Roger sera, à coup sûr, sur le bureau du nouveau Premier ministre Michel Barnier ces prochaines semaines. Car la Nouvelle-Calédonie résume, en version tropicale et postcoloniale, tout ce que la République doit surmonter comme défis: rétablissement de l’autorité, capacité à faire confiance aux acteurs locaux, rétablissement des services publics, respect de la parole donnée et émancipation des populations trop longtemps discriminées.
Il ne s’agit pas de faire un parallèle entre ce territoire peuplé de 270'000 habitants et la métropole. Il s’agit, en revanche, de restaurer ce qui fonctionna, sous le gouvernement de Michel Rocard (1988-1991) pour nouer les accords de paix de Matignon: parler à tous les acteurs, tenir les engagements pris malgré les épreuves, et surtout ne pas changer en permanence d’attitude, et accepter le temps long. Soit le contraire des exigences médiatiques d’aujourd’hui... La suite sur Blick: Nouvelle-Calédonie, l'implacable délitement de la République «Nouvelle-Calédonie, La tragédie» Patrick Roger (Ed. du Cerf)
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