Un président ne devrait pas faire ça…
François Hollande avait, pour son grand malheur, oublié ce principe. Il y a des choses qu’un président de la République ne doit pas dire ou ne doit pas faire. Emmanuel Macron n’est pas, contrairement à son prédécesseur et ex-employeur, tombé dans le piège de la confidence aux journalistes qu’il ne porte de toute façon pas dans son cœur. Il a monté son embuscade de la dissolution de l'Assemblée dans le secret de l’Élysée. Puisque les électeurs ont été emportés par la vague nationale populiste aux élections européennes, et bien soit: demandons-leur une fois pour toutes de régler les comptes mal soldés des législatives de juin 2022. Aux urnes, citoyens! Et que ça saute, d’ici au premier tour, le 30 juin prochain.
Le problème est que ni la méthode, ni l’objectif, ni le calendrier ne sont de nature à rassurer et à panser les plaies françaises. D’accord, la règle démocratique du retour au suffrage universel est respectée. Soit. Mais en forçant tout le monde au sprint électoral à la veille de Jeux olympiques devenus le parfait bouc émissaire, sans remettre son propre job dans la balance s’il devait être de nouveau sèchement battu, Emmanuel Macron ne clarifie rien. Au contraire. Il court encore plus le risque de tout embrouiller. Pour finir, d’ici à 2027, avec une cohabitation synonyme d’une fin de présidence aussi pénible que risquée. Après avoir cassé tous ses «jouets politiques» et, tel «Lucky Luke», dégainé bien plus vite que son ombre.
Non, décidément, un président ne devrait pas faire ça. Bonne lecture, sans illusions sur le pouvoir.
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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TOUS LES SECRETS DE JORDAN BARDELLA |
Qui est Jordan Bardella, net vainqueur des Européennes de ce dimanche 9 juin? Mais surtout, quelle France représente-t-il, lui l’enfant d’une famille d’immigrés italiens installés en Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de France, au nord de Paris? Il ne suffit pas d’égrener les dates de sa biographie pour le savoir. Il faut comprendre le «phénomène Bardella», le décrypter et l’ausculter. Rien de tel que d'écouter ces deux épisodes d'Helvétix Café, le podcast de Blick qui décrypte le pays d'Astérix en version helvétique.
À écouter sur Blick: Dans les secrets de Jordan Bardella, de sa victoire, et de ses électeurs |
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| ASSEMBLÉE NATIONALE, LE RETOUR |
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La tête de liste du PS aux élections européennes a réussi à se hisser à la troisième place, derrière le RN et le camp présidentiel. Il veut faire renaître la social-démocratie. |
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«L'Europe puissance»? Non merci... |
Le bilan est clair, et pas seulement en France. Partout, les contestataires d’une Union plus étroite, dotée de davantage de pouvoirs et de compétences quasi fédérales, ont le vent en poupe. C’est ainsi. Emmanuel Macron pensait que déclarer «l’Europe mortelle» permettrait de mobiliser les électeurs. Erreur. En 2024, beaucoup d'Européens préfèrent, au fond, un grand marché, quelques règles et le maximum de tranquillité, sans agenda climatique ni géopolitique. Qui dit puissance dit trop souvent ennuis et responsabilités. Alors, évitons de fâcher Poutine, Xi Jinping, et peut-être demain un certain Donald Trump...
Le cas des écologistes est le plus emblématique. Ils sont à l’unisson des problèmes du monde. Mais ils subissent le contrecoup des contraintes que leurs objectifs imposent. On voulait l’Europe tant qu’elle ne faisait pas de mal, et qu’elle évitait le pire. On en veut beaucoup moins lorsqu’elle exige des sacrifices, ne garantit pas la paix et risque même de rimer avec une prochaine guerre.
Bref, l’Europe «souveraine» fait peur. Et les nationalistes ne le sont qu’en surface. Giorgia Meloni prend ses ordres à Washington. Orban les prend presque à Moscou. C’est l’ironie qui est sortie des urnes. D’ouest en est, être le vassal d’un puissant ne gêne pas nos nationaux populistes européens. Pourvu que le mirage de la frontière et de la souveraineté demeure.
À lire dans Blick: Ces cinq duos détermineront l'avenir de l'Europe |
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| SUR ARTE, 28 MINUTES AVEC BLICK |
Un nouveau Club International autour de Renaud Dély avec le dessinateur belge Pierre Kroll, Valérie Brochard et Jean-Mathieu Pernin. Où l’on a parlé de tout, sauf des Européennes… |
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| SUR TV5, LE CASCADEUR MACRON |
Ce président risque-tout peut-il remporter le pari le plus fou de son second mandat? Décryptage avec Patrice Ferus dans la matinale de la chaîne francophone. |
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| SUR LCI, L'UKRAINE DÉCRYPTÉE
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| VOYAGE DANS LES DÉMONS DE L'EXTRÊME-DROITE FRANÇAISE |
Le titre de ce livre claque comme un avertissement. Cet homme-là vivait, depuis ses années de guerre en Algérie dans l’armée française, dans une forteresse intellectuelle. Renaud Dély, vétéran du journalisme politique hexagonal et présentateur chaque samedi du Club International d’Arte (où l’auteur de ces lignes est régulièrement invité), a pourtant choisi d’y entrer par effraction. Et quelle effraction, puisqu’elle est posthume. |
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Dominique Venner, le personnage principal de «L’Assiégé» (Ed. JC Lattès), s’est suicidé le 21 mai 2013 dans un lieu on ne peut plus symbolique: Notre-Dame de Paris, la cathédrale qui symbolisait à ses yeux le monde de valeurs et de croyances irrémédiablement condamné à s’écrouler. Une balle de pistolet dans la bouche, après avoir soigneusement placé l’arme bien au fond de sa bouche. Vous êtes prévenus: ce récit est celui d’un monde parallèle. Celui dans lequel vivent, en France et sans doute dans d’autres pays européens, les forcenés de cette extrême-droite qui, aujourd’hui, se rapproche du pouvoir par les urnes…
La démocratie, vraiment?
L’acceptation de la démocratie, justement: pour Dominique Venner, elle est presqu’impensable. Il faut se souvenir, et ce livre salvateur et passionnant nous aide à le faire, que les nostalgiques du fascisme et des régimes autoritaires ont longtemps misé sur la force pour parvenir à leurs fins. Dominique Venner, animateur de groupuscules au sein desquels il aimait étaler ses connaissances et ses références historiques, le répétait sans cesse. … Sa religion est faite: la violence est politique, la politique forcément violente» note l’auteur en page 106.
Là aussi, une remise dans le contexte historique est bienvenue au lendemain des élections européennes du 9 juin 2024. La droite extrême désormais «normalisée» et aux commandes dans certains pays (à commencer par l’Italie) a grandit dans ces batailles de rues. «Les expéditions punitives» contre les communistes étaient, dans les années soixante, bien plus qu’une habitude. Elles scellaient la camaraderie et les solidarités, comme jadis les ordres de chevalerie. Là aussi, gardons en tête les époques, et les origines: sans le communisme, sans l’ex URSS durant la guerre froide, l’extrême-droite n’aurait sans doute pas pu cultiver ses démons avec autant de succès...
La suite sur Blick: Voyage parmi les démons et les fantômes de l'extrême-droite
«L'assiégé» Renaud Dély (Ed. JC Lattès) |
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