Omaha Beach, cette plage tellement européenne
Je vous le raconterai en détail dans mes reportages ramenés de la plage du débarquement qui fut la plus sanglante: Omaha Beach. Sur ce sable normand, au pied des falaises de la pointe du Hoc, le carnage fut au rendez-vous. Ce n’est donc pas un hasard si la vingtaine de chefs d’État ou de gouvernement présents pour la commémoration du 80e anniversaire du débarquement allié s'y retrouveront pour commémorer les sacrifices et l'inaltérable volonté de vaincre. A Omaha, les troupes américaines faillirent être repoussées tandis qu’elles progressaient rapidement sur Utah, Juno, Gold et Sword, les autres plages choisies par l’armada alliée pour entamer la libération de la France occupée depuis juin 1940 par les nazis.
Vous me suivez pour le parallèle historique? Il est sûr qu’Emmanuel Macron va le faire lorsqu’il interviendra à la télévision le 6 juin au soir, avant de recevoir Joe Biden à l’Élysée le 8 juin pour une visite d’État. En 2014, malgré l’annexion russe de l’Ukraine, Vladimir Poutine était présent à Ouistreham, en signe de reconnaissance du rôle de l’armée rouge dont l’offensive, à l’est, rendit possible la victoire finale. L’Europe de 2024 est-elle si mortelle que le président français l’affirme? A quelques centaines de mètres d’Omaha Beach, les mairies de Vierville, Colleville et Saint-Laurent-sur-Mer seront ouvertes dimanche 9 juin pour des élections européennes dominées par la vague attendue des partis nationalistes, dont certains ouvertement nostalgiques du fascisme et nuancés sur les crimes des SS.
Comme si, au fond des urnes, le sang et les larmes du D-Day ne devaient jamais sécher.
Bonne lecture pour cet anniversaire «Made in Normandy».
(Pour débattre: richard.werly@ringier.ch) |
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NOTRE PODCAST HELVÉTIX CAFÉ Jordan Bardella VS Gabriel Attal, deux jeunesses françaises
Leur sort politique futur sera largement façonné par le résultat des élections européennes, ce dimanche 9 juin. Le premier, Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national à 28 ans, à tout à gagner si les sondages lui donnent raison et scellent sa nette victoire. Le second, Premier ministre à 35 ans, a beaucoup à perdre si la majorité présidentielle pro-européenne se retrouve naufragée. Deux hommes. Deux jeunesses. Deux France. Avec Catherine Schwaab, pour laquelle la France n’a aucun secret (ou presque).
A écouter ici: Entre Jordan Bardella et Gabriel Attal, le choc de deux jeunesses |
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| BARDELLA-MELONI, NOUVEL AXE |
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| FINANCES PUBLIQUES, FEU ROUGE |
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| DARIUS ROCHEBIN, LE BON CHOIX |
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Jean-Pierre Dans leurs bunkers, les députés |
L’exemplarité est, en théorie, une vertu démocratique. Le respect. La tolérance. La capacité à forger des compromis. C’est ce que l’on attend d’une Assemblée nationale, au-delà des accès normaux de fièvre et de colère qui peuvent secouer tous les parlements. Est-ce encore le cas en France où les députés les plus radicaux semblent aujourd’hui enterrés et fortifiés dans leurs bunkers, avant d’aller jouer les snipers dans les médias?
Le déploiement d’un drapeau dans l’hémicycle transgresse les règles de l’Assemblée. Soit. Mais c’est un acte politique incontestable, surtout lorsqu’il s’agit du drapeau de la Palestine que le président français s’est dit prêt à reconnaître «au moment opportun». Les insultes proférées ensuite, dans la salle des quatre-colonnes où s’agglutinent les micros et les caméras, n’ont en revanche aucune autre justification que la volonté d’empêcher l’autre et de le discréditer.
Que répondre, ensuite, aux adolescents qui, lors des émeutes, s’en prennent aux édifices républicains et discréditent la devise «Liberté-Égalité-Fraternité»? Quel message est-il véhiculé par les élus de la nation? Dans ces bunkers de certitude et d’hostilité mutuelle, la seule consigne semble être celle du tir à vue. Au risque d’un maximum de dommages collatéraux. |
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| SUR RTL, ON REFAIT LA FRANCE |
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| SUR LCP, LE CHAGRIN DES VERTS |
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| SUR TV5 MONDE, LE DRAPEAU DU CHAOS |
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| SUR TV BRETAGNE, REGARD SUR LA FRANCE |
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| TOUS LES SECRETS DU DÉBARQUEMENT, 80 ANS APRÈS |
Le débarquement du 6 juin 1944 aurait pu tourner à la catastrophe pour les alliés. Plus qu’une catastrophe d’ailleurs: un cataclysme militaire et politique dont nous continuerions sans doute aujourd’hui, 80 ans plus tard, de payer le prix. Oui, l’Allemagne nazie aurait pu remporter cette bataille sur les plages normandes. |
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Le livre de Peter Caddick-Adams, passionnante plongée dans toutes les séquences de cette journée fatidique, le démontre amplement. Mais il aurait fallu pour cela trois choses que les armées d’Adolf Hitler n’avaient plus, face à l’armada américaine, britannique et canadienne: des chefs déterminés, du matériel en surnombre et performant, et des soldats capables d’encaisser le choc sur les plages d’Omaha, Juno, Utah, Gold et Sword, là où déferlèrent les centaines de milliers de «boys».
Recommander la lecture d’un livre de près de 900 pages est toujours audacieux. C’est sans doute même insensé. Mais «De Sable et d’Acier» (Ed. Passés Composés) mérite absolument une exception. Tout y est. Tous les secrets. L’historien (et ancien officier) britannique nous plonge dans les réunions du commandement suprême, dans la tête de Dwight Eisenhower et aussi dans les couloirs des États-Majors allemands déboussolés et pris au dépourvu, car intoxiqués par les opérations de désinformation des alliés.
Avec leurs maîtresses françaises
Le plus drôle – mais comment utiliser ce terme alors que des milliers de soldats périrent en quelques heures sur le sable des plages normandes – est que plusieurs officiers supérieurs nazis sont, ce 6 juin, à Paris avec leurs maîtresses françaises. On savait que leur commandant, Erwin Rommel, était en Allemagne ce jour-là. Il mettra quatre jours avant de revenir sur le front normand, déjà enfoncé. Mais plusieurs autres généraux sont absents de leurs postes. Leurs préoccupations du moment dit l’écroulement progressif du régime nazi, assommé par la guerre sur le front de l’Est.
Vladimir Poutine n’a pas été invité aux commémorations de ce 6 juin 2024 qui verront plus de vingt chefs d’État ou de gouvernement se retrouver autour d’Emmanuel Macron. La guerre en Ukraine est passée par là. Zelensky, lui, sera présent. Or la réalité historique est indéniable: l’Allemagne nazie est, le 6 juin 1944, à bout de forces. Cela n’empêchera pas ses armées de se battre avec férocité, notamment les divisions SS cachées dans le bocage normand. Infériorité militaire du Reich Mais l’auteur énumère les informations qui disent l’infériorité militaire d’Hitler et des siens. Il raconte la stupéfaction des alliés lorsqu’ils découvrent l’utilisation massive des chevaux pour tracter les pièces d’artillerie allemandes. Ils sont estomaqués lorsqu’ils voient que les fantassins de la Wermacht – parmi lesquels de très nombreux Polonais, ou Russes capturés – circulent à bicyclettes! Le mythe de la force nazie est démoli tout au long du livre. S’y ajoute l’incapacité des chefs allemands à s’entendre. Les officiers anti-nazis espèrent secrètement la défaite en Normandie. Le débarquement se déroule, de facto, sur fond d’agonie hitlérienne. Les images du «Jour le plus long»
Les Allemands auraient pourtant pu l’emporter devant cette armada invraisemblable de navires, de canons, de barges de débarquements, d’avions, de fantassins, de chars. A deux conditions.
La première est qu’ils auraient dû être informés et se préparer. Or, ils ne l’étaient pas. Le fameux projet «Fortitude» de désinformation et de contre-espionnage les avait déboussolés. Leurs divers services de renseignement ne se faisaient pas confiance. Résultat: la Wermacht se retrouve piégée dans ses bunkers, dont beaucoup ne sont pas encore achevés.
La suite sur Blick: Tous les secrets du débarquement du 6 juin 1944, 80 ans après «De Sable et d’Acier» de Peter Caddick-Adams (Ed. Passés Composés) Et aussi: «Le débarquement, vérités et légendes» de Nicolas Aubin (Ed. Perrin)
«Philippe Kieffer, chef des commandos de la France libre» (Ed. Tempus) «Nous y étions» de Annick Cojean (Ed. Grasset) «Le débarquement, son histoire par l’infographie» (Ed. Seuil) «L’Amérique en guerre» de Christophe Prime (Ed. Perrin) |
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